Animateur FLIP késako ?
    Animateur FLIP késako ?

    Animateur FLIP” une sacrée expérience qui ne s’improvise pas tant que ça.
    Des anciens de tous horizons répondent aux différentes questions que nous nous posons à propos du métier d’animateur FLIP.

    Yohann : Chers animateurs FLIP, quel est votre rôle sur le Festival des Jeux de Parthenay ?

    Yann : Accueil des festivaliers, explication des règles des jeux, accompagnement dans les parties, conseils sur le choix d’un jeu selon les critères, satisfaire les festivaliers.

    Sandrine : Principalement expliquer des jeux aux festivaliers, mais aussi les accueillir, les guider, les conseiller. J’ai la chance de pouvoir animer des jeux aussi bien sur les villages jeux que dans les rues et en tant qu’homme jeux (le fou du festival). Les trois postes sont des expériences très différentes.

    Chloé : Le rôle de l’animateur FLIP est avant tout un rôle d’explication des jeux présents sur son stand (règles de jeux, mais aussi conseils de jeux, de stratégies à adopter pour exploiter le jeu au maximum), mais le rôle de conseil du public est également primordial. Il s’agit d’orienter le public vers le jeu qui leur convient (genre de jeu, tranche d’âge, durée) et éventuellement de les aider à adapter le jeu, de leur proposer des extensions et variantes le cas échéant. L’animateur FLIP est également un « animateur » qui doit savoir amener le public au jeu et rendre son espace dynamique. Enfin, l’animateur doit être présent pour informer le public à propos du festival d’une manière générale.

    Timothée : Tout, animation, explication, guidage, montage des stands avant l’ouverture, le rangement, l’entraide, et les défis aux festivaliers.

    Ludovic : Animer la sélection des jeux enfants, accueillir, orienter, conseiller, lancer les parties, accompagner les joueur et se retirer au bon moment, faire découvrir des jeux.

    Yohann : Comment se passe le recrutement ? Y-a-t-il un profil type ?

    Yann : D’abord sur candidature, puis sur entretien avec présentation d’un jeu de notre choix pour tester notre façon d’animer et d’amener le jeu aux gens.

    Sandrine : Les profils sont très variés : étudiants, animateur BAFA, habitués du festival… Les âges aussi ! Pour ma part je suis ludothécaire.

    Chloé : Pour postuler en tant qu’animateur FLIP, il faut d’abord envoyer sa candidature, composée d’un CV et d’une lettre de motivation. Les postulants présélectionnés sont invitées à participer à un entretien d’embauche, dont une partie est collective (en groupe, chaque animateur doit présenter un jeu de son choix), et une autre individuelle (c’est l’occasion de répondre aux questions posées et de montrer ses motivation et les points fort de son profil.

    La richesse de l’équipe d’animation du FLIP tient en partie de la diversité des profils des animateurs. Il est conseillé d’avoir un lien (professionnel ou amateur) avec le monde de l’animation et/ou du jeu, mais le FLIP s’intéresse à beaucoup de profils différents, en recherchant ce que chacun peut apporter en plus à l’équipe dans sa totalité. Cela permet une large transmission de savoir au sein de l’équipe et chaque animateur peut apprendre des compétences des autres. Pratiquer une langue étrangère ou la LSF est également un plus car très utile sur le festival.

    Guillaume : Je ne pense pas qu’il y ait un profil type. Il faut bien sûr aimer le jeu et le contact avec autrui mais sinon, n’importe qui peut devenir animateur du moment que vous êtes motivé. Le recrutement est ouvert à partir de 16 ans, donc le BAFA n’est pas nécessaire.

    Timothée : Pas de profil type, il suffit d’être intéressé et motivé, avoir un minimum de connaissance du jeu de société contemporain, souriant et polyvalent.

    Ludovic : Le recrutement est à taille humaine au sens où nous avons été reçus par petits groupes. On choisi un jeu qu’on aime, et on fait face à une entrée conviviale, l’entretien a été une rencontre entre animateurs.

    Yohann : Comment avez-vous été formés aux jeux à présenter ?

    Yann : Après 3 jours de formation pendant lesquels ceux qui n’ont pas trop d’expérience ont été formés à l’animation grâce à des conseils et des mises en situation. Plus tard on a reçu en prime les PDF des règles des jeux à apprendre et ceux du coin ont pu accéder gratuitement à la ludothèque.

    Sandrine : Nous avons pu profiter d’une semaine de formation en avril au cours de laquelle nous avons pu voir une bonne partie des jeux proposés au FLIP. Nous nous sommes transmis les règles et les avons découvertes ensemble ce qui a permis de créer une belle énergie de groupe.

    Chloé : Le FLIP propose à ses animateurs une formation obligatoire de quelques jours intensifs, durant laquelle les animateurs s’approprient le festival, les règles et consignes de sécurité, mais sont aussi formés à la présentation d’un jeu dans son ensemble. Puis ils peuvent commencer l’apprentissage des jeux qu’ils auront à présenter. Une fois leur affectation connue, les animateurs doivent s’impliquer personnellement en s’impliquant dans l’apprentissage des règles de leurs jeux en amont du festival. La formation continue encore lors du festival, grâce à l’entre-aide entre ancien et nouveaux animateurs, et à la présence permanente des managers pour nous épauler durant le festival, et nous conseiller.

    Guillaume : On a été formé pendant 3 jours grâce à des méthodes d’animation de jeux. Pendant ces trois jour on apprend ce qu’est un animateur FLIP et ce qu’il doit faire. On a des mises en situation et les premier jeux à apprendre avec toute (ou une bonne partie) de l’équipe.

    Ludovic : En jouant, en s’entrainent à l’explication de règle, en décortiquant une scène improvisée représentant 1 animateur en situation, en partageant nos connaissances entre animateur.

    Alexis : Une partie de la formation pour les nouveaux est orientée sur le développement psycho-cognitif de l’enfant de 0 à 12 ans. C’est une vraie richesse professionnelle qui nous permet d’accompagner au mieux les enfants sur nos espaces. D’ailleurs le projet FLIP c’est aussi de proposer aux adultes de jouer avec les enfants dont ils ont la responsabilité. Lorsqu’on y arrive et qu’on découvre des familles qui dépassent le préjugé de “jouer c’est pour mes enfants”, franchement on est fier d’avoir pu participer à cette découverte du jeu en famille tous ensemble ; ce sont des liens très forts qui se créent derrière dans les familles.

    Julien : La transmission des anciens vers les nouveaux, les mises en situations pouvant survenir sur nos stands pendant le Festival, les consignes de mise en sécurité des personnes en situation de détresse, la gestion des enfants perdus, les bonnes attitudes à adopter, etc. sont autant de moments clefs de la formation qui nous rassurent et nous mettent dans le grand bain du FLIP. Personnellement c’est une formation qui va me servir toute ma vie j’en suis certain !

    Yohann : Pourquoi vous êtes-vous lancé là-dedans ? Que vous apporte cette expérience ?

    Yann : J’ai découvert ma passion pour l’univers ludique il y a plusieurs années. Gagner sa vie (travailler) est une activité qui prend la majeure partie de sa vie alors autant que ce soit quelque chose qu’on aime faire. En plus quand une personne aime son boulot ça se ressent et la transmission des règles est plus agréable et fluide.

    Sandrine : Le FLIP, c’est d’abord des souvenirs d’enfance, puis en tant qu’animatrice bénévole en association de jeu, puis ludothécaire. Faire le FLIP c’était un peu essayer de partager avec d’autres ces souvenirs magiques.

    Chloé : A l’origine animatrice BAFA auprès d’un public d’enfants (6-14 ans) et amatrice de jeux, le FLIP était pour moi l’occasion de m’ouvrir à une nouvelle expérience d’animation et à un nouveau public (familial, non francophones, séniors, handicap physique ou mental). Cette nouvelle expériences m’a ainsi permis de mobiliser et développer de nouvelles compétences. Elle m’a également permis de découvrir de manière plus spécialisée le monde du jeu, d’agrandir ma culture du jeu et de développer une passion.

    Thomas : Cette expérience m’apporte une vraie connaissance du jeu, un autre aspect de l’animation. Elle me permet de travailler l’expression en public et une aisance orale qui doivent être des prérequis.

    Guillaume : Quand j’ai commencé le FLIP il y a 4 ans, j’avais 16 ans, sans BAFA avec peu d’expérience dans l’animation. Je venais donc chercher de la pure expérience. Puis 4 ans après, grâce au FLIP, ma passion pour le monde ludique à décuplée et je fais le flip pour continuer à avoir un pied dans l’univers du jeu à côté de mes études.

    Timothée : Passionné du jeu et encouragé par un animateur FLIP (merci toinou), je suis devenu un mordu de cette grande aventure ludique. J’y retrouve chaque été un bon esprit et une belle équipe. L’événement m’apporte une culture ludique, des connaissances générales, de bons moments.

    Ludovic : Chaque festival est très différent. Après avoir été ludothécaire, je trouve ici d’autres façons d’aborder le jeu avec le public.

    Alexis : Le FLIP c’était d’abord un rêve d’enfant. Je l’ai toujours connu en tant que festivalier, en tant que joueur, enfant, ado, adulte. Un jour j’ai vu passer l’annonce dans le journal et je me suis dit “pourquoi pas, ça me plairait d’animer mon territoire”. C’est vraiment une expérience formidable. Bien sûr il faut passer la sélection et on est très nombreux ; donc c’est une vraie chance d’intégrer l’équipe. Ensuite j’ai eu le sentiment de participer à la vie d’une grande famille. Les encadrants qui travaillent le projet à l’année nous accompagnent vraiment du début à la fin avec leur exéprience. On sent qu’ils connaissent la manifestation et les rôles de chacun sur le bout des doigts. Si je devais résumer je dirai que je me sens plus à l’aise à l’oral, plus apte à aller vers différents publics, que c’est une vraie expérience métier avec des bases théoriques solildes et une mise en pratique inégalable.

    Julien : Depuis que je participe au FLIP et que j’ajoute ces expériences à mon CV, différents recruteurs m’ont indiqué qu’ils avaient été sensibles à mon parcours. Je suis régulièrement questionné en entretiens sur ce point et je suis certain que ça a été un atout me permettant de décrocher différents boulots.

    Yohann : Qu’est-ce qui est le plus plaisant ?

    Yann : Voir les festivaliers avec le sourire et arriver à jouer sans nous, sans qu’ils aient été obligés d’apprendre les règles. Les voir nous aider à ranger les jeux ou les tables car ils ont passé de bons moments.

    Sandrine : Le plaisir du jeu que l’on voit chez les festivaliers quand on leur a proposé un jeu qui leur plait ! Arriver à faire jouer des gens qui n’aiment pas jouer » et qu’ils en redemandent !

    Chloé : La satisfaction de faire jouer les gens et de leur faire découvrir de nouvelles choses, mais aussi le contact social, dans une ambiance très agréable (public joueur et détendu, demandeur). J’aime particulièrement travailler au sein des rues (jeux traditionnels), car ce poste allie pour moi à merveille explication de jeu, animation et conseil/contact avec le public.

    Thomas : Les festivaliers agréables et le contact du public.

    Guillaume : Très clairement, et pour en avoir parlé avec des « nouveaux », c’est l’ambiance entre les animateurs. L’équipe est formidable et donne vraiment envie de se motiver les uns les autres. Puis, ce qui me plaît le plus, c’est de pouvoir se rendre utile auprès des festivaliers.

    Timothée : L’ambiance générale de l’équipe avant/pendant/après le FLIP en on/off du festival.

    Ludovic : Etre en plein air, les remerciements des joueurs, les sourires, l’atmosphère bienveillante et festive.

    Alexis : Lorqu’on arrive en milieu de festival et qu’on sent qu’on a trouvé son rythme, sa façon d’expliquer ses jeux, qu’on sent que plus de 90% de nos explications sont réussies et que le public nous remercie pour la qualité et la rapidité de nos explications ; là je suis heureux ! 🙂

    Julien : Lancer des défis qui se méritent, des défis pour des amoureux du jeu qui en veulent. J’adore les récompenser à la hauteur de leurs efforts, c’est un vrai bonheur, c’est vivre “l’esprit FLIP”.

    Yohann : Qu’est-ce qui est le plus difficile ?

    Yann : Arriver à répondre à toutes les questions simultanées, arriver à prendre une pause sans culpabiliser (pour les festivaliers, pour ses collègues…), se faire « agresser » quand on sort un tampon validant une activité car on aimerait bien animer aussi.

    Sandrine : La chaleur et la gestion de la fatigue sur un évènement si long.

    Chloé : Le poste d’animateur du FLIP est un poste physiquement difficile, car nous sommes soumis aux conditions climatique (chaleur), et le piétinement sur les stands pour aller de jeu en jeu est fatiguant, mais cela est compensé par le plaisir pris dans la journée.

    Guillaume : Physiquement, l’animateur FLIP a intérêt à assurer. Impossible de s’asseoir, obliger de parler fort et distinctement pour se faire entendre et surtout faire face à la chaleur sous les tivolis en plein soleil.

    Timothée : Tenir physiquement. Eviter l’Escape Game (DinoLab) en soirée après la journée d’animation <3

    Alexis : Le démontage c’est clairement le plus dur pour moi. On vient de tout donner pendant 12 jours de FLIP et il faut courrir à nouveau pour tout plier, partout, dans toute la ville. On sait qu’on a qu’une journée pour aider nos managers à tout plier, tout déplacer, tout ranger dans les stocks, c’est très court, c’est dur, mais il faut le faire.

    Julien : La fin du festival. Certains anciens parlent du “blues du Flip” et c’est complètement ça. On a tellement vécu le Festival de l’intérieur, à fond les gamelles, les uns avec les autres, que quand on se rend compte que c’est fini, on a vraiment un coup de mou, une sorte de nostalgie et en même temps une envie dingue d’y retourner, mais il faudra attendre un an pour ça.

    Yohann : Des anecdotes à partager avec nos lecteurs ?

    Sandrine : Dans la tenue d’homme-jeu, je passais dans la rue parmi les festivaliers, lorsqu’une petite fille d’environ 4 ans c’est précipitée pour me faire un câlin.

    Guillaume : Un jour, pour un défi durant la 30ème édition, une jeune fille est venue me voir le premier jour pour avoir un woopie (mascotte du festival), je lui ai dit de me ramener le bracelet vert au gobb’it (chaque couleur de bracelet définit un niveau d’excellence à ce jeu et les bracelets se gagnent uiquement sur le stand Old Chap), alors qu’elle n’avait jamais joué. A la fin du FLIP elle est revenue avec le bracelet. J’étais très surpris et content, alors je me suis dit qu’elle mériterait son woopie d’or (Woopie spécial 30ème édition, difficile à gagner). La joie dans ses yeux était fantastique.

    Timothée : Si vous saviez…

    Alexis : Une fois des anciens animateurs se sont procurrés énormément de flippers (la fausse monnaie du festival) et lors de la fausse vente aux enchères du Casin’Hall (en nocturne officielle) ils ont joué un gang de mafieux qui surenchérissait bien au-dessus de ce que le public joueur pouvait se permettre. C’étaient des sommes colossales et les organisateurs ne savaient pas comment ils avaient pu se procurer autant de flippers, ils faisaient carrément péter la banque du casino. Mais le top du top c’est que lorsqu’ils ont rafflé les lots après avoir donné une malette pleine de billets, ils ont donné tous les cadeaux à l’aveugle au public avant de prendre la fuite. Un moment magique !

    Julien : Il y a fort fort longtemps, au pays magique du FLIP, une bande de zélés c’est emparé de nuit de la totalité du stock de wuppies (les petites bêtes poilues à gagner, goodies du festival). Au petit matin ils les avaient tous relâchés dans un jardin médiéval de la Vau St-Jacques puis avaient averti la presse locale. Le front de libération des wuppies venait de frapper ! Evidemment les organisateurs, alertés par la presse, se sont précipités affolés pour récupérer les bestioles avant que les unes du jour n’attirent les convoitises. Et tous les wuppies ont retrouvé le chemin ludique des casquettes et autres tableaux de bords des festivaliers lauréats des tournois et autres défis. Une belle histoire dans l’histoire 😉

    Merci à tous pour vos réponses.