Jean-Louis Roubira, tout juste auréolé de son Label EducaFLIP, nous a fait l’amitié de répondre à nos questions entre deux parties de Feelings à la Chapelle des Arts Ludiques !
Yohann : Jean-Louis, tu es le papa de Dixit?
Jean-Louis Roubira : C’est ça ! Le jeu est adolescent en fait, il a déjà huit ans, il est sorti en 2008.
Y : Et vous avez raflé toutes les récompenses en 2010?
JL : Presque. Nous avons commencé à avoir des récompenses en 2009 dans plusieurs pays et nous avons terminé en apothéose en 2010 avec le Spiel.
Y : Le jeu évolue toujours ?
JL : Oui nous en sommes à 6 extensions et je viens de finir une nouvelle extension il y a 15 jours en collaboration avec Marina Coudray, qui est illustratrice. Cette extension sortira en octobre et elle va inclure une nouveauté qui va permettre de renouveler un peu le jeu mais je ne vous en dis pas plus … mystère !
Y : Parle nous un peu de ton nouveau jeu Feelings pour lequel tu es co-auteur ?
JL : Je suis co-auteur avec Vincent Bidaud, un collègue, lui est infirmier en pédopsychiatrie, formateur sur le jeu et tout ce qui touche aux jeux, aux soins et à l’éducation, et je suis pédopsychiatre. La genèse du jeu a commencé en 2011 . Nous avons d’abord évoqué un livre puis il en est découlé un jeu suite à la demande de professionnels, car il n’y avait pas vraiment de jeu qui aborde les émotions sur le marché.
Les 3 jeux les plus utilisés étaient Dixit, GiftTrap et la 8eme dimension. Du coup on a commencé à réfléchir à un jeu qui pouvait permettre aux adolescents de pouvoir aborder leurs émotions mais aussi leur permettre d’aller vers les autres.
Le premier prototype a d’abord tourné dans un centre pour les adolescents en échec scolaire.
Puis l’appel à projets de la ville de Poitiers est arrivé très vite. Le but, lutter contre la discrimination, le jeu a été lauréat de cet appel à projets et il a été imprimé à 50 exemplaires par un imprimeur local et distribué dans les associations.
Le jeu a ensuite tourné sur les collèges de la Vienne, où nous sommes intervenus de manière bénévole avec Vincent. C’était à chaque fois 10 séances avec des classes de 4ème. Les élèves ont construit leur jeu en faisant leurs cartes émotions. Ça leur a permis de jouer avec leur propre création.
En fait nous souhaitons un jeu évolutif où le joueur peut créer ses propres cartes et les intégrer au jeu initial. Nous avons mis un module en place sur Feelings.fr.
Ce jeu peut être utilisé dans différents champs : le soin, l’éducatif, le scolaire, les associations. Les joueurs utilisent Feelings comme support et se l’approprient complètement
Nous avons décidé de le faire éditer, mais les éditeurs classiques n’étaient pas très réceptifs à ce type de jeu de niche. Vincent s’est décidé à monter son auto-entreprise pour éditer 3000 boîtes qu’il stocke chez lui.
Le jeu est très peu vendu en boutique, pas plus de 5 à 6 boutiques. Nous le vendons en direct sur le site et depuis sa sortie en avril 2015, nous avons vendu 1500 boîtes.
Y : Et ce label EducaFlip ?
JL : C’est vrai que c’est un boost pour un jeu car l’année dernière j’avais présenté Dixit et j’en avais profité pour leur parler un peu de Feelings et les membres du jury ont parlé du jeu déjà l’année dernière sur leurs blogs.
Grâce au label obtenu vendredi soir, ça va permettre au jeu d’être plus connu encore.
Y : Tu as d’autres projets sur le FLIP ?
JL : Oui, la JAM FLIP, la création de jeu sous contrainte en 24h qui aura lieu le 13 et 14 juillet. Je serai coach de 3 équipes et Jérémie Caplanne serait le deuxième coach.
J’ai déjà testé ce type d’expérience lors du festival de Taix, j’étais dans une équipe et avec les contraintes proposées, les deux équipes sont arrivées à des résultats vraiment différents.
ça va être un échange avec les participants.
Et ça ne peut qu’être constructif, aussi bien pour les coachs que pour les équipes.
Merci Jean-Louis pour tes réponses (Infos sur Feelings).
Yohann
Coin-Coin n°5 – dimanche 10 juillet 2016