Interview de Florian Sirieix, un des créateurs du jeu « Deal » – FLIP – Festival Ludique International de Parthenay

Présentation du jeu Deal, lauréat Trophée FLIP 2016

Pouvez-vous vous présenter brièvement et décrire votre parcours ?

Florian Sirieix : Je suis enseignant en Segpa (collègiens en difficulté scolaire) dans un collège au sud de Béziers depuis 7 ans maintenant. Avant j’étais aussi animateur de colo, devenu avec le temps directeur. Je suis aussi accro au sport, je fais un peu de tout, mais pas de compétition. Je suis un tantinet hyperactif, il faut toujours que j’ai au moins 2 projets en même temps sinon je m’ennuie. Le problème, c’est quand je dépasse 10…

Êtes-vous un grand joueur de jeux de société ? Quels sont vos jeux préférés ?

FS : Oui j’ai toujours aimé jouer, depuis mon enfance (Cluedo, Monopoly, Scotland yard, Mastermind), en passant par l’adolescence (Magic, Colons de Catane) et puis j’ai découvert les associations de jeux et l’univers étendu du jeu de société. Maintenant, j’ai beaucoup de jeux que j’adore, c’est difficile de choisir et tout dépend du moment, des gens avec qui je suis, mais je dirais 7W Duel, Five Tribes, le Petit Prince, Star Realms, Colt Express, Discoveries (je suis obligé de m’arrêter à un moment non?)

Votre jeu Deal, Gentlemen Collectionneurs était au concours Trophée Flip Créateur en 2013, pouvez-vous nous en dire quelques mots ? Comment avez vécu cette expérience ?

FS : L’expérience « Deal » fut très sympa. Malheureusement, je ne fais que rapporter les paroles de mon co-auteur, Zous alias Etienne Daniault, qui a présenté le jeu pendant que je dirigeai un séjour de vacances à Questembert. L’expérience était épuisante, mais tellement gratifiante, de voir tous les joueurs se régaler et négocier chacun à leur manière…

Pourquoi avoir choisi le Flip pour présenter votre création en concours ?

FS : Parce qu’il s’agit d’un concours avec une très bonne visibilité éditeurs, et une réelle compétition. Être sélectionné, c’était déjà une victoire en soi.

De cette aventure au Flip, est-ce que des éléments déclencheurs se sont fait jours pour entrevoir l’édition et la commercialisation de votre jeu ?

FS : L’édition était déjà presque finalisée, mais effectivement, la sélection à la finale du Flip a été une confirmation pour l’éditeur.

Comment vous est venue l’idée de votre jeu ? Combien de temps avez-vous mis à le concevoir et quelles étaient vos motivations ?

FS : En fait, tout est parti d’une discussion avec Zous, le co-auteur. On discute, on négocie les conditions du covoiturage pour le festival de Cannes, et on finit par Deal ! Et là, je me dis… ça ferait un bon titre de jeu non ? Je venais d’acheter Gentlemen Cambrioleurs (Bombyx) et j’ai utilisé les jetons pour un principe tout simple : 3 objets pour 2 joueurs… qui prend quoi ? Il manquait un système secret de valeurs, pour que chaque joueur ait l’impression de gagner la négociation. Et ça tournait. J’ai pris un bout de carton à Cannes, les pions du jeu, et j’ai fait tourner au Off, avec grand succès. Plusieurs éditeurs étaient intéressés. Moi, j’étais ravi.

Avez-vous fait tester votre jeu à votre famille, par des amis, une association, des spécialistes ?

FS :Oui, le jeu a tourné sur les festivals, les associations, bien entendu aussi dans ma famille même si ce n’est pas vraiment une référence… ils aiment bien tous mes jeux.

Matériel du Jeu Deal, Lauréat d'un Trophée FLIP à Parthenay

Vous êtes édité chez les Editions La Donzelle, pouvez-vous nous raconter cette aventure ?

FS : En fait, le jeu a très bien marché, au niveau public mais aussi éditeurs. Et au moment venu, nous avons eu le choix entre deux possibilités : un gros éditeur, mais qui impliquait forcément de perdre un peu la main sur le jeu, ou chez nos amis des Editions La Donzelle. Et nous nous sommes tournés vers la deuxième possibilité, parce que pour notre premier jeu, nous souhaitions vraiment participer à la création de A à Z du produit, vivre une aventure à échelle humaine, pour un jeu “de société” c’est bien non ? Du coup, les traducteurs sont des amis du lycée, l’illustrateur un collègue d’Arts Plastiques, et l’éditeur un ami de fac.

Avez-vous gagné d’autres prix avec ce jeu ?

FS : Oui, nous avons aussi remporté le concours de créateurs LUDIX en novembre 2013. C’étaient les deux seuls concours où nous avions présenté le jeu.

Est-ce que vous avez d’autres projets de jeux en cours ?

FS : Oui, tout un tas. D’abord « Curiosity », avec Bruno Cathala, qui sort l’an prochain chez Bombyx. Et puis j’ai quelques autres projets en cours, plus ou moins avancés, dont j’aurai des nouvelles plus tard…

Quels conseils pouvez-vous donner aux personnes qui souhaitent créer des jeux ?

FS : Question difficile. D’abord, faites un jeu qui vous plait. Beaucoup. Parce qu’il va falloir l’expliquer une bonne centaine de fois (en moyenne) à des testeurs, des festivaliers, des éditeurs. Ensuite, faites le jeu qui vous plait. C’est ça qui est génial, c’est qu’il n’y a pas de règle. Il faut savoir, par contre, que la création ce n’est pas que du repos, entre découpage, écriture de règles, collage, impression, tests, équilibrage… C’est aussi toute une panoplie de trucs un peu galère. Mais le résultat, les gens qui s’amusent… c’est juste parfait !

Merci d’avoir accepté de répondre à nos questions

Justine Helou – 30 mars 2016